Travail à l’étranger et expatriation : votre futur ?
La retraite des travailleurs français à l'étranger 🪪
Depuis plusieurs années, partir travailler à l’étranger en Europe ou hors Europe est de plus en plus commun. Même si le monde du tourisme a drastiquement fermé ses portes avec l’apparition du Covid-19, la tendance se confirme à nouveau et les voyages à l’étranger se multiplient ces derniers temps.
👉 Pour rappel, le système français de la retraite est basé sur la répartition, mais que se passe-t-il quand on ne travaille pas
en France, pendant une ou plusieurs périodes ?
Il est important de savoir que le calcul de votre retraite sera différent en fonction des pays où vous avez travaillé. Pas de panique, ça ne veut pas dire que les périodes où vous avez travaillé ne seront pas prises en compte.
Votre statut de travailleur expatrié ne doit pas être pris à la légère et vous devez en comprendre les enjeux pour mieux préparer votre avenir.
Vos droits 🧐
- En tant qu’expatrié, lorsque vous signez un contrat de travail, vous ne cotisez plus aux régimes obligatoires français, mais au régime local, s’il en existe un (c’est-à-dire ou dans le pays où vous travaillez).
- Certains pays peuvent donner droit à des trimestres et peuvent donc optimiser votre retraite.
- Pendant les périodes de travail à l’étranger, vous pouvez aussi cotiser en France volontairement : vous donnant les droits de ces deux pays et donc une double cotisation.
Travailler en Europe 🌍
L’Europe a prévu une coordination pour la liquidation de votre retraite par le biais de la Sécurité sociale. Ainsi, les périodes de travail effectuées dans un pays couvert par la convention européenne sont prises en compte au même titre que les périodes acquises en France.
Quels sont les pays concernés ?
- Pays de l’Union européenne
- Suisse
- 3 pays de l'Espace économique européen ou EEE : Islande, Liechtenstein et Norvège.
Les actifs salariés et indépendants peuvent avoir une pension provenant de tous les pays où ils ont cotisé, mais le calcul est différent.
Dans chaque pays, et comme en France, il y a un âge légal de départ à la retraite (en France, il est actuellement fixé à 62 ans).
Si vous avez travaillé et cotisé dans ces deux pays, alors vous aurez le choix entre :
- Recalculer le montant de votre retraite lors de l’âge de départ le plus tard
- Travailler le plus tard possible, pour liquider les deux en même temps
Sur demande au préalable, la Sécurité sociale se mettra en contact avec les caisses des autres pays pour comptabiliser tous vos trimestres et donc avoir le montant exact de votre retraite. Les trimestres que vous avez acquis hors France seront donc comptabilisés.
Par exemple : la retraite en Italie étant à 66 ans et en France à 62 ans, alors vous pouvez liquider vos retraites l’une après l’autre (en commençant par la France), ou liquider les deux en même temps à 66 ans.
📌 À savoir : si vous avez travaillé à la fois dans un des 28 pays de l'UE, en Suisse et dans un des 3 pays de l'EEE, le calcul de la retraite française tiendra compte de la combinaison la plus avantageuse entre : UE + Suisse ou UE + EEE.
Avec votre Carnet de Retraite, vous avez une vision globale de votre retraite. Que vous ayez cotisé en Italie, en Suisse ou en France, cette vision reste la même. Grâce à l’import de vos documents et de vos justificatifs, notre équipe vous accompagne dans la préparation de votre retraite. |
Travailler hors Europe 🗺️
Votre pension de retraite sera calculée seulement sur la base de vos périodes de travail en France si vous êtes dans un pays conventionné. Autrement, vous ne pouvez pas comptabiliser de périodes d’assurance accomplies sauf exception (cf. pays non conventionnés).
👉 Les règles dépendent des pays et des conventions entre Etats.
Les pays conventionnés 👇
En tant qu’expatrié, vous ne pouvez pas cumuler les trimestres de plus d’un pays conventionné. La France tiendra en compte la période à l’étranger avec le plus de trimestres comptabilisés.
Par exemple : si vous avez travaillé 90 trimestres au Brésil et 70 trimestres au Canada, les trimestres brésiliens seront pris en compte dans le calcul de votre retraite.
Quels pays sont concernés ?
Prenez en compte que chacun de ces pays peut avoir des lois et règles spéciales qui peuvent vous permettre d’avoir un petit plus financièrement. N’hésitez pas à vérifier sur les sites de leur gouvernement respectif.
Les pays non conventionnés 👇
Malheureusement, les périodes de travail dans ces pays ne sont pas prises en compte dans le calcul de votre retraite française.
Les seuls cas sont les actifs ayant travaillé dans ces pays avant le 31 mars 1983 (des justificatifs sont demandés). Dans ce contexte, la Caisse nationale d'assurance vieillesse ou CNAV peut comptabiliser les trimestres civils comme des trimestres de “période équivalente” afin de vous permettre d’atteindre une retraite à taux plein (sans pour autant augmenter votre durée d’assurance).
👉 Après cette date, ce n’est plus possible.
Quelles solutions s’offrent à vous ?
Pas de panique 😇 3 solutions sont à votre disposition pour vous aider :
- Chaque pays a son propre système de retraite : une retraite peut vous être allouée en fonction des cotisations acquises dans ce pays.
- Le rachat de trimestres (cliquez ici pour savoir comment racheter des trimestres supplémentaires).
- Vous pouvez faire le choix de cotiser volontairement à l’assurance vieillesse en souscrivant auprès de la Caisse des Français à l’étranger ou CFE (voir plus bas).
Travailler en Europe (+ Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) et dans un pays conventionné, comment ça se passe ? 🤔
Si vous avez travaillé à la fois dans un pays de l’UE et dans un pays conventionné, seule la convention la plus avantageuse sera appliquée.
Exemple : vous avez travaillé 10 ans en France (40 trimestres), 4 ans en Belgique (16 trimestres) et 8 ans au Japon (32 trimestres). Dans ce contexte, c’est la convention internationale qui sera retenue, car elle comptabilise une durée d’assurance plus longue (72 trimestres au lieu de 56 avec la convention européenne).
Et votre retraite complémentaire ? 🤨
Cette partie s’adresse surtout aux salariés et aux indépendants.
À l’étranger, les pays ne vous permettent pas d’avoir une retraite complémentaire, sauf si votre entreprise verse des cotisations auprès d’une caisse Agirc-Arrco.
Dans ce cas, vous pouvez volontairement souscrire une assurance auprès de Malakoff Humanis International Agirc-Arrco soit par l'intermédiaire de votre employeur, soit à titre individuel sauf si vous détenez la nationalité du pays dans lequel vous êtes salarié.
Pour faire votre demande, vous devez obligatoirement :
- Avoir cotisé au régime Agirc-Arcco pour une activité précédente.
- Être adhérent à l’assurance vieillesse de la CFE pour l’activité à l’étranger en cours.
⚠️ Attention : vous disposez de 12 mois pour adhérer individuellement à cette assurance. Au-delà, des frais peuvent vous être incombés.
📌 À savoir
Selon le registre des consulats et ambassades, la population française travaillant à l’étranger serait estimée à environ 2,5 millions de Français en 2021 (en savoir plus).
📌 Notre conseil
Inscrivez-vous au CFE, la Caisse des Français à l’étranger, pour pouvoir continuer à cotiser pour votre retraite en France. C'est le seul organisme public qui vous assure le maintien de vos droits sociaux (santé, retraite et risques professionnels) lors d'une expatriation.
👉 Vous devez adhérer à cette caisse dans les 10 ans suivant le début de votre activité professionnelle à l'étranger.
Si vous souhaitez en savoir plus, rencontrez l'un de nos experts spécialisés 😉
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